Une adolescence entre les murs : l'enfermement, dans les limites de l'éducatif, du thérapeutique et du répressif
La mission d'information sur la réinsertion des mineurs enfermés a formulé une douzaine de recommandations, en cherchant à éviter tant l'écueil de l'angélisme que l'obsession du « tout-sécuritaire ».
Si elle a consacré la plus grande partie de ses travaux à l'enfermement décidé par le juge des enfants à l'encontre des mineurs ayant commis une infraction pénale, la mission s'est aussi intéressée à l'enfermement psychiatrique, qui poursuit un but thérapeutique, et elle plaide pour une meilleure garantie des droits du patient mineur.
Donner la priorité à l'éducatif sur le répressif
La mission est convaincue que l'objectif de réinsertion ne peut être atteint que si le juge des enfants dispose d'une palette diversifiée de solutions de placement, ce qui la conduit à mettre en garde contre une concentration excessive des moyens sur les seuls centres éducatifs fermés. Elle invite à renouer avec l'esprit fondateur de l'ordonnance de 1945 sur l'enfance délinquante, qui donne la priorité à l'éducatif sur le répressif, et à privilégier, lorsque l'incarcération ne peut être évitée, les établissements pénitentiaires pour mineurs qui offrent de meilleures conditions de prise en charge.
Si le temps de l'enfermement, qui ne dure le plus souvent que quelques mois, peut permettre d'amorcer un travail d'insertion, son succès dépend d'une continuité des parcours, ce qui suppose une articulation efficace entre le milieu fermé et le milieu ouvert, dans lequel les éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse jouent un rôle central, ainsi qu'une coordination avec les services de la protection de l'enfance.
Les autres rapports de la mission d'information sur la réinsertion des mineurs enfermés